vendredi 8 mai 2009

Coltar à Porto Seguro

Déjà 3 jours que je n'ai pas laissé de nouvelles. Reprenons donc les choses là où je les ai laissées.
Mardi matin, vers 7 heures, j'arrive à la gare routière de Porto Seguro après près de 12 heures de trajet, autant dire que je suis un peu dans le coltar. Je descend du bus, bien décidé à empoigner la vie, lorsque, coupant mon élan, un type emballé dans un pancho en plastique (eh oui le ciel est encore bien gris et quelques gouttes de chuva tombent) m'alpague, là commence l'embrouille. Il me parle dans une langue inconnue… Bon sûr mais c'est bien sang, du brésilien !! Je vous rappelle que je suis dans le coltar ! Bref, alors que j'essaye malgré tout de m'en dépêtrer, ce sagouin me balance, aux détours de borognymes incompréhensibles, quelques mots que je saisi au vol "pousada… 40 réals…", il faut dire que dans mon Routard le prix minimum serait de 50 réals. Je le laisse développer son argumentaire commercial, il me montre un beau dépliant, déjà il semble faire soleil sur cette pousada, des chambres avec clim'-TV-frigo, une piscine… Là je m'entends dire "Muito bom, Ok !", n'importe quoi… En sus, il arrive, avec l'aide d'un comparse (fourbe et vil, cela va de soi), à me vendre un taxi pour me rendre au lieu-dit, 14 réals. Et c'est parti pour un voyage de 2-3 minutes ! Me voici donc devant la pousada, je regarde le dépliant, c'est bien la même sauf que tout n'est pas à la même échelle, talentueux photographe. La piscine est en fait une sorte de bassin qui tient plus du pédiluve. Et là, faille spatio-temporelle, perte de tout esprit de rébellion, je suis à la réception et rempli une fiche. Je vous rappelle que je suis dans le coltar ! Des hommes tout de blanc vétus m'entourent et me mènent à ma celulle… Suspens, que va-t-il arriver à notre héros ? Se sortira-t-il de cet odieux piège ? Boarf ! D'accord il était seul et souriant. Bon ben la cellule, pardon, la chambre, pas tout à fait aussi claire et nette que sur ce maudit dépliant. Juste glauque… Je vais quand même prendre un petit déj', histoire d'être moins dans le coltar, de retrouver ma lucidité perdue dans un bus, entre Bahia et ici. Une petite sieste à suivre. Il est à présent 11 heures, je pars faire un tour alentour.
Historiquement Porto Seguro est le berceau du Brésil, c'est ici que sont arrivé les premiers conquistadors. De ce que j'en vois c'est devenu une station balnéaire touristique, que de la boutique, partout. Bon, du coup, après ce constat (pousada + environnement) quelque peu déprimant je décide de reprendre les choses en mains ! Déjà quitter la pousada dés demain. Je pars, Routard en main, à la recherche d'un endroit plus accueillant, cela me permet de m'éloigner du centre, de cheminer dans un quartier plus populaire et plus authentique, d'arriver à la pousada Casa Amarela, comme son nom l'indique une grande bâtisse toute jaune dans une longue rue bordant une sorte de rivière, un cadre des plus agréables. Je sonne, une femme d'une quarantaine m'ouvre, souriante. Je demande à Ana-Claudia (c'est son prénom) quel est le tarif pour la nuit, : 25 réals, Wouah ! Plus Wouah encore lorsqu'elle me fait visiter, pareil que dans l'autre (TV-Clim'-Frigo) mais Wifi en plus, piscine taille réelle, petit bar dans la cour-jardin, hamacs, propreté ! Une petite nuit à passer dans l'autre boui-boui et tout s'arrange pour le mieux.
Ca commence à faire long comme récit alors je résume. Le lendemain, dés 9h30 je suis à la Casa Amarela. Dans la nuit le temps s'est complètement dégagé. Petite visite du centre historique et balade sur les plages situés au Nord le mercredi. Découverte d'un kilo-restaurant, le Portunhal, très bon et pas cher (27-28 réals pour le kilo de nourriture - plusieurs entrées, plusieurs plats, plusieurs desserts au choix). Hier, jeudi, direction Arrial d'Ajuda en traversant le rio Buranhém en bac, petite trotte jusque Praia Mucugê, ciel bleu, eau à une température idéale, sable fin, palmiers…
Plus de détails à venir, car malgré mes premières impressions, je vais rester ici jusque dimanche probablement ! Et puis là, il est temps pour moi de rejoindre la plage, bientôt midi !

Até logo…

mercredi 6 mai 2009

Chuva à Bahia (2)

J'ai bien fait de prendre l'option cap au Sud car, si j'ai bien saisi las noticias* télévisées, la nuit de mon départ des pluies torrentielles se sont abattues sur la région de Bahia et, plus généralement, le Nordeste. Celles-ci ont causé des inondations et des glissements de terrain dans la ville. Au moins trois morts et plusieurs disparus sont à déplorer. L'aéroport a dû être fermé.
Sao Luis do Maranhão a, semble-t-il, été également touché de plein fouet. De vieux bâtiments - plus ou moins abandonnés - situés dans le centre historique se sont en partie écroulés sous les trombes d'eau. Si je mentionne cette ville, c'est que je m'y étais rendu il y a quelques années. J'en garde de très bons souvenirs, c'est peut-être le lieu qui a été le déclic de mon intérêt pour ce pays.

A Bientôt… Até logo…

* Les nouvelles

lundi 4 mai 2009

Ultimo minuto ! Porto Seguro !!

Changement de plan encore une fois, cette fois pas aussi radical. En fait je zappe Ilheus & Itacaré pour aller directement à Porto Seguro. Une consultation des prévisions météo m'en a convaincu, de plus, comme dans les deux cas le voyage se fait de nuit, je préfère faire 300 bornes de plus (en tout 730 km et 12 heures de trajet de Salvador) et être à peu près sûr d'avoir un temps clément.
Avant de quitter Bahia, je suis allé faire un tour en bord de mer (agitée soit dit en passant) à la faveur d'une pause pluie. Voici donc 3 dernières photos de Barra avant mon retour vers le 7 juin…Des jeunes gens cherchant, à la faveur de la marée et des vagues, sur le sable, quoi donc ? mystère…
De jolis petits oiseaux au plumage jaune. En arrière plan, le phare de Barra (Farol da Barra).
Enfin, une vue du bord de mer sous le vent et la grisaille (il doit faire cependant entre 27 et 30 degrés), avec le fort de Santa Maria (Forte Santa Maria) au fond.

A bientôt… Até logo…

De la Chuva à Bahia !

Depuis deux jours le programme est : Chuva ! De la pluie, et pas une petite bruine, non de la belle bonne pluie des tropiques, lourde, chaude, longue ! Ça permet d'apprécier le choix d'une pousada agréable, l'intérêt d'avoir pris quelques bouquins avec soi, car du coup niveau promenade cela devient limité ! Le temps entre deux saucées de s'approvisionner au supermercado le plus proche.
Cette hydrométrie excessive m'a également amené à revoir mon itinéraire. Au départ je pensais remonter tout doucement vers le Nord, plus haut que Fortaleza. Les caprices du temps - de telles pluies n'étaient pas tombées depuis plus d'un an - font que l'option cap plein Sud devient la plus raisonnable si je veux profiter de bonnes conditions climatiques. Donc aujourd'hui, c'est décidé, je prends la route (nous sommes lundi) vers Ilhéus-Itacaré, à environ six heures de bus.
Il est fort probable que mes compte-rendus deviennent un peu plus espacés, cela dépendra des possibilités d'accès à internet. Je ferais au mieux...

Bom dià e até logo !

dimanche 3 mai 2009

Ribeira & Plataforma

Après avoir un temps songé à aller à Itapua, j'ai, sur les conseils de mes hôtesses, finalement pris le chemin du quartier de Ribeira, plus enfoncé dans la baie. Lorsqu'on y arrive en bus - d'autant que je me suis arrêté avant le terminus - rien ne laisse présager ce beau cadre. Dans le prolongement d'une petite rue, j'aperçois un bout mer, je m'y dirige et voilà un long front de mer bordé d'une plage (praia do Bugari) d'une quinzaine de mètre de largeur. Les gens sont assis à des tables à même la plage, sirotant de la bière fraîche, à gauche un groupe joue une partie de foutcheball. Alors que 15 minutes plus tôt j'étais dans la ville, ses bruits et son agitation, une certaine nonchalance semble règner ici. Je remonte le front par la droite, une succession de terrasses de bars-restaurants apparaît, mais toujours cette espèce de langueur. Plus loin j'arrive dans une marina paisible. Des enfants jouent sur une épave. Une navette maritime rejoint un quartier en face, je me décide à l'emprunter.C'est un quartier pauvre que je découvre, Plataforma. Pourtant toujours cette impression de douceur de vivre malgré tout, j'y fais un tour pendant 1 heure et reprends la navette en sens inverse. Je continue ma promenade dans Ribeira, les petites rues derrière la plage, partout des gens dehors, qui discutent, qui mangent, qui boivent, de certaines maisons sort de la musique - brésilienne bien sûr.Enfin je retrouve le front de mer et ses terrasses, je m'arrête à l'une d'entre elles, c'est le moment que choisi le ciel pour déverser une averse bien lourde. Bon timing ! Du coup je commande du casquinha de siri (une préparation au crabe) -, muito bom, accompagné d'une délicieuse caïpirinha, le petit verre près de celle-ci (voir photo) contient une mixture redoutablement épicé ! Mon palais s'en souviendra longtemps… Le tout pour 12 réals (environ 4 euros).18h30, je reprends le chemin du retour -un peu galère les bus pour rentrer -, très bonne journée, découverte d'un quartier populaire peu fréquenté par les touristes non-brésiliens, vraiment à conseiller. Coup de cœur… Dernier clin d'œil, JC Decaux a encore du boulot et devra faire preuve d'imagination pour conquérir le marché bahianais du mobilier urbain !

A demain… Até amanha…